Afin de perdurer l’histoire musicale du lieu, la famille Porcher qui a acheté l’ile et son fort en 1996, a décidé d’installer un piano à queue Steinway à l’endroit même où Léo Ferré créait ses légendaires compositions sur un piano à queue Pleyel. Ce salon de musique a été nommé Salon de Léo en hommage au grand artiste, et il est réservé aux concerts donnés chaque été par les musiciens de Classique sur le Roc, où le piano est à l’honneur.
Mais l’île et son fort sont exposés aux intempéries telles que les variations de température et d’hygrométrie importantes. De plus, l’île n’étant pas habitée toute l’année, ni alimentée en électricité, le bâti n’est pas chauffé en hiver et l’humidité est très prégnante. Un piano réagit aux conditions ambiantes, à son utilisation pendant les concerts, au jeu des artistes. Il était devenu nécessaire pour ce Steinway de 1912 de procéder à une restauration en profondeur : remplacement des marteaux et rouleaux, les étouffoirs, en raison de l’usure normale d’utilisation ; contrôle des axes et des chevalets en raison des fortes variations hygrométriques ; remplacement des cordes défectueuses, contrôle des axes, réglage de la mécanique, du clavier, harmonisation…
Le coût de cette restauration s’est élevé à 4310 €. L’association a décidé de faire appel aux dons avec l’opération ”88 touches de piano pour 88 dons de 40 €”. Un appel qui a été entendu puisque la totalité de la restauration été financée par les dons.
La restauration s’est faite au premier trimestre 2022 en plusieurs étapes.Tout d’abord démonter le clavier, les étouffoirs et la mécanique. Puis l’emmener à l’atelier de restauration chez l’accordeur. Enfin, retour sur l’île, remontage, réglages, travail d’harmonisation et accordage.
Début juillet 2022, le piano a regagné le salon de musique Léo Ferré. Fin août, lors des concerts de musique de chambre donnés par les musiciens de Classique sur le Roc, le piano a retrouvé sa magnificence, nos pianistes Guillaume et Ayako nous ont enchanté lors du Récital d’inauguration et de remerciements aux donateurs.
Moment fort du récital de piano, l’interprétation de ”Fantaisies à 4 mains de F. Schubert, par Ayako Kondo et Guillaume Mathias.