CE QU’IL FAUT SAVOIR
Il y a 60 ans, la route qui longe l’anse du Guesclin n’existait pas. Mais dans les années 1960, le cordon dunaire de l’anse du Guesclin a subi de très importantes extractions de sable destinées à la construction de l’usine marémotrice de la Rance. Des montagnes de sable ont été extraites, et pour acheminer ces matériaux on construisit une route, la CD 201.
S’est suivi l’acquisition du site par le Département qui a permis la restauration de la dune grâce à la plantation d’oyats pour fixer le sable et la pose de ganivelles servant de brise-vent.

Avec le dérèglement climatique, (hausse des températures et montée du niveau de la mer), la route qui borde l’anse du Guesclin s’est vu régulièrement ensablée. Le massif dunier de l’anse du Guesclin, qui la longe sur plusieurs kilomètres, ne fait que la grignoter avec les années. Le tronçon a plusieurs fois été fermé.
Forte d’une étude du Centre de Géoécologie Littorale de Dinard montrant que la dune recule en moyenne d’un mètre par an à certains endroits, le département Ille et Vilaine, en collaboration avec Saint-Malo Agglomération, les communes de Saint-Coulomb, Cancale et Saint-Malo, a engagé une démarche collective pour réfléchir à l’avenir de l’anse du Guesclin. Il souhaite également “renaturer”l’anse.
Au vu de ces conditions, et plutôt que de continuer à ramasser 1.200 mètres-cubes de sable chaque année, le Conseil Départemental d’Ille-et-Vilaine (envisage), et a décidé de condamner la route d’ici 2035-2040.
CE QU’EN PENSE L’ASSOCIATION
Chaque année, l’association reçoit 800 à 1000 visiteurs lors des événements ”au Guesclin” dont Classique sur le Roc. Depuis la création de l’association, en 2012, ce sont près de 10 000 personnes (habitants de St Coulomb, Cancale, St Méloir, St Malo et les nombreux touristes de passage sur la côte) qui sont venues sur l’ile, une ile chargée d’histoire, qui représente un attrait touristique incontestable pour la région de Saint Coulomb et la côte d’Emeraude.

Nous ne remettons pas en cause la démarche du département, mais la décision qui a été arrêtée nous semble réductrice et que dans un seul sens : la suppression de la route CD 201. Aucune alternative n’a été présentée, notamment comment maintenir la route, aucune étude n’a été présentée sur les coûts et désagréments de cette fermeture : aménagement de nouvelles routes, impact sur le tourisme, sur les trajets des habitants de Cancale, de Saint-Malo, des entreprises locales, pour se rendre à son travail, pour les agriculteurs, sans parler des nuisances pour les habitants de St Coulomb. Une route bien utile pour les habitants et les touristes. Une route touristique qui, quand on vient de Cancale, nous laisse découvrir, et nous surprend par sa beauté, l’ile et son fort.
Le département met en exergue les 27 entretiens réalisés auprès de la population souhaitant que “l’on prenne soin du site tout en préservant l’accessibilité avec des aménagements le plus naturel possible, du bois, des caillebotis, des chemins piétonniers et cyclables »). Mais que représentent 27 personnes en regard de plus de 9000 habitants !! (St Coulomb et Cancale).
“Il faut trouver des solutions fondées sur la nature“, avance le scientifique du Centre de Géoécologie Littorale de Dinard. “Elles sont plus écologiques, économiques, et surtout elles s’adaptent mieux aux enjeux environnementaux.” Parmi les solutions naturelles : la plantation d’essences végétales avec des systèmes racinaires imposants qui permettraient de freiner l’avancée de la dune en sous-terrain.
Un « paysagiste-botaniste », présent à la réunion de concertation, affirme que « la route peut être préservée avec une végétalisation contenant la dune qui grossit. Des pays nordiques dont les routes sont au-dessous du niveau de la mer, y parviennent bien ! ». D’autres exemples ont été menés, notamment pour la presqu’île de Gâvres par Lorient Agglomération avec l’université de Bretagne sud.
Ce projet d’aménagement de l’anse du Guesclin doit répondre aux besoins du plus grand nombre. Cette côte magnifique, on se doit de la partager et d’essayer de tout faire pour qu’on puisse y accéder facilement et sereinement, à tout moment de l’année.
